Des programmes fructueux accélèrent la récupération des plastiques agricoles

30 novembre 2023

CONTENU PROVENANT DU : RAPPORT SUR L’AGRICULTURE DE LA PROCHAINE GÉNÉRATION
Globe and MailTraduction pour AgriRÉCUP

AgriRÉCUP a régulièrement élargi sa gamme de programmes de recyclage des plastiques agricoles. Cet organisme mène présentement des projets pilotes pour créer des méthodes efficientes de traiter le film d’enrubannage des balles.

Voilà 50 ans, quand Barry Friesen occupait son premier emploi sur une ferme laitière, les produits en plastique se faisaient rares. La ficelle et les emballages provenaient principalement de sources biodégradables. Par contre, « faire les foins » prenait beaucoup de temps. « L’équipe prenait six semaines pour réaliser ce qu’une personne fait maintenant en trois jours, » rappelle Barry Friesen. Il renchérit : « Les plastiques, combinés à la technologie, ont eu un impact phénoménal sur l’industrie agricole. Cela a permis de trouver des moyens beaucoup plus efficients de cultiver et de livrer les denrées alimentaires. »

Pourtant, durant cette période, les plastiques ont été identifiés comme un problème mondial majeur. Ils causent une pollution qui affecte les écosystèmes terrestres et aquatiques. Le défi consiste à conserver les avantages liés à leur utilisation, sans nuire à l’environnement. Pour y arriver, Barry Friesen préconise l’adoption d’un modèle d’économie circulaire : « Si nous voulons que ces plastiques utiles restent dans l’économie, nous devons fournir aux agriculteurs les outils nécessaires à leur recyclage. »

Les agriculteurs canadiens produisent des denrées alimentaires. En même temps, ils confrontent des éléments imprévisibles comme les conditions météorologiques, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et les défis en matière de main-d’œuvre. Directeur général d’AgriRÉCUP, Barry Friesen explique que les producteurs accordent également une grande importance à la durabilité. AgriRÉCUP est une organisation de gestion environnementale à but non lucratif. Elle propose des solutions de recyclage et de récupération en collaboration avec ses membres, les intervenants du secteur et les gouvernements.

Barry Friesen ajoute : « Les agriculteurs veulent bien faire les choses. Ils souhaitent laisser leur ferme en aussi bon état, voire en meilleur état, aux générations futures. Cependant, les solutions offertes doivent avoir du sens pour eux et pour toute la chaîne de valeur. »

Au Canada, selon les évaluations d’AgriRÉCUP, le fonctionnement de l’industrie agricole nécessite annuellement au moins 62 000 tonnes de plastique. Pour illustrer son point, Barry Friesen propose ce qui suit : « Imaginez 2 800 camions-remorques de 53 pieds, bien pleins. Couramment, par le biais de nos programmes, nous collectons environ 10 % de ce volume. » Il explique : « Au fil des ans, la forte demande a généré la croissance de nos programmes de collecte. La grande majorité de ce que nous gérons est liée aux plastiques, mais nous récupérons également des emballages en papier. De plus, nous offrons un programme de récupération des produits périmés notamment les pesticides et les médicaments utilisés pour la santé animale, qui ne sont plus utilisés. »

Introduit en 1989 et géré depuis plus de dix ans par AgriRÉCUP, le programme de recyclage des contenants agricoles atteint aujourd’hui un taux de récupération au Canada, de près de 80 %. Barry Friesen précise : « C’est un niveau très élevé, mais nous savons que nous pouvons faire encore mieux. Par exemple, le Brésil affiche un taux de récupération de 94 %. »

Directrice des relations avec les intervenants et de la politique chez AgriRÉCUP, Kim Timmer annonce fièrement que : « Ces contenants vides recyclés trouvent une seconde vie sous forme de tuyaux de drainage souvent utilisés dans les exploitations agricoles, en particulier dans l’est du Canada. »

L’expertise des équipes d’AgriRÉCUP en matière de recyclage et de marchés finaux peut contribuer à inspirer confiance aux agriculteurs et à ses membres. « Les agriculteurs veulent la preuve que le travail supplémentaire pour recycler en vaut la peine, » dit-elle. Kim Timmer poursuit : « Qu’ils s’agissent de grandes marques opérant à l’échelle internationale ou de petits détaillants locaux, nos membres prennent cette question très au sérieux. Ils financent ces programmes. Leur objectif est qu’ils portent fruit. »

Des liens étroits avec les acteurs du secteur agricole s’avèrent essentiels pour garantir le succès. Elle précise : « Écouter les producteurs et rendre nos programmes aussi pratiques que possible facilitent le retour des plastiques. Les agriculteurs participent également à la recherche de moyens innovants pour rendre le recyclage plus efficace. Par exemple, l’un de nos programmes comprend la collecte du plastique d’enrubannage pour balles. Dans ce cas, un agriculteur de l’est de l’Ontario a inventé un compacteur permettant de comprimer ce matériau. Cela en facilite grandement le transport. »

Les chiffres confirment l’enthousiasme suscité par les initiatives d’AgriRÉCUP. Ainsi, lors du lancement du programme de recyclage des sacs-silos à grains en Saskatchewan, en 2018, les producteurs en ont rapporté 1 200 tonnes. En 2021, pour le même matériau, la collecte a atteint plus de 2 400 tonnes. Kim Timmer insiste : « Lorsque nous proposons des programmes pratiques et rentables, les agriculteurs les préfèrent largement aux autres méthodes d’élimination.

L’élargissement constant de la portée des programmes a permis de récupérer de plus en plus de produits comme l’indique Barry Friesen : « Dans certaines provinces canadiennes, la réglementation exigeant le retour des films de plastiques agricoles comme les sacs-silos à grains, l’enrubannage pour balles, les ficelles, contribue à accélérer l’adoption des pratiques de recyclage. Les provinces peuvent exiger la mise en place de programmes de recyclage des produits vendus sur leur territoire. C’est le cas en Saskatchewan, au Manitoba, au Québec et à l’Île-du-Prince-Édouard où de telles réglementations ont cours. »

Par ailleurs, en Ontario et en Colombie-Britannique, soutenu par des fonds fédéraux, en coopération avec d’autres groupes d’intervenants, AgriRÉCUP offre également des projets pilotes. « Ceux-ci préparent le terrain pour le moment où le recyclage des plastiques agricoles deviendra obligatoire dans tout le pays. Nous avons besoin de règles du jeu équitables où chacun peut jouer un rôle, » déclare Barry Friesen. Il note : « Nous sommes confrontés à une grande complexité, notamment à des différences géographiques et culturelles, ainsi qu’à des niveaux différents d’adoption des pratiques de recyclage et de compostage. Voilà pourquoi nous collaborons avec des collègues de tout le pays et du monde entier. Malgré les différences régionales, le vieil adage s’applique, la marée montante soulève tous les bateaux, grands et petits. Lorsque nous aurons une forte culture en ce sens, nous recyclerons davantage de produits. Cela contribuera à renforcer la capacité de l’industrie manufacturière à transformer ces matériaux en produits utiles dans le cadre d’une économie circulaire. »

Établir des relations solides entre les intervenants (agriculteurs, propriétaires de marques, distributeurs, détaillants, groupes de pression, tous les niveaux de gouvernement) permet à Barry Friesen de conclure que : « L’engagement d’AgriRÉCUP sur l’ensemble de la chaîne de valeur constitue un puissant catalyseur pour progresser. »

Article publicitaire produit par Randall Anthony Communications. La rédaction du Globe n’a pas été impliquée.